Chère Corinne,

On l’imagine secrète, la Cantinière, sûre d’elle de ces tours de main transmis depuis des générations, penchée sur les marmites,  les touillant, les humant, les cajolant seule dépositaire des mijotages scrupuleux qui font la réussite des plats et le bonheur des enfants, et je vais reprendre ton expression, chère Corinne, faire le bonheur du trésor de Lacoste ,c'est-à-dire de ses enfants.

Corinne Fée des papilles, magicienne des potées, trésor d’amour la cuisine de « Coco », respire l’humilité, c’est le contraire de la cuisine de Cour. Cuisine de cantine capable de rivaliser avec de grands crus.

Une cuisine plus sincère, plus conviviale, moins masquée, sans chichis, une cuisine de vérité celle de notre enfance,  une cuisine authentique, au menu de chaque jour, comme d’habitude rien que de bonnes choses cuisinées avec les moyens de l’école mais avec beaucoup  Amour.

Je trouve qu’à l’époque où tout change et se transforme, il faut tirer son chapeau à ceux qui comme « Coco », prennent pour devise royale : « je maintiendrais » il est aujourd’hui plus difficile de maintenir que  d’innover dans nos cuisines comme certains le font avec l’azote ;

La passion de la cuisine une volonté d’acier le courage et le goût de la perfection, nous aimons nous éclater devant nos fourneaux, cuisinière à la voix chantante pimentée d’une once de l’accent du Luberon.

Des  plats francs, sincères, car n’en doutez pas ces nourritures naïves qui ont l’immense mérite de nous relier au cordon maternel, sont menacés par la bêtise des Hommes, c’est pourquoi, madame le Maire, il nous est agréable de constater que vous avez donner une chance à Corinne au bénéfice de toute la communauté de Lacoste,

Si les plats ancestraux s’acheminent vers les trous noirs de l’oubli, les recettes resteront, défi, à l’accélération de l’histoire, aux changements idiots des habitudes alimentaires, à la niaiserie de nos semblables aspirés par l’hydre surgelé. Vous avez à Lacoste voulu prolonger la tradition culinaire de la France paysanne en instituant une journée  Bio,  au restaurant scolaire, formule que je préfère de loin à Cantine

Recevoir au restaurant scolaire sans le moindre ostracisme, sans m’as-tu vu mais en toute fraternité.

L’authentique joie de bien manger et de partager, aucune arithmétique comptable, seulement accueillir chaque enfant comme s’il était unique avec les mêmes plats pour chacun et tous, aucune hiérarchie des tables, elles sont toutes bonnes, d’ailleurs ave c Corinne, je ne vois pas pourquoi il en aurait de mauvaise.

De pratiques artisanales, des tours de main , de procédés transmis de vieilles bouches à jeunes oreilles, tous deux issus du même terroir paysan.

Je vais maintenant procéder selon la tradition à ta réception. :

Corinne Gaffet dit « Coco » tu as 36 ans , tu travailles depuis10 ans à la commune de Lacoste en qualité de cuisinière au restaurant scolaire de Lacoste, tu as su réaliser une cuisine familiale et conviviale pour le bonheur des enfants et la grande satisfaction des parents, tu ne comptes pas ton temps pour faire en sus des plaisirs comme des crêpes aux enfants, ou ta célèbre soupe aux légumes, tu dis ton amour à chaque enfant, tu les aimes et tu le montres, ils te l’ont rendus à l’occasion  de la dernière Kermesse où ils t’ont dit combien tu comptais dans leur jeune vie, le conseil des Sages m’a chargé de te reconnaître à la qualité de :

Compagnon  de France des Toques Gourmandes,

Avant de te remettre ton diplôme, médaille et plaques, je dois te demander de prendre un engagement solennel devant les maîtres compagnons ici présents

Y consens-tu ?

Lecture de l’engagement

Remise  de la médaille avec intronisation chez les compagnons par la canne du Père Soubise.